Anne-Marie DERRIEN

La plasticienne Anne-Marie DERRIEN

Naissance à Brest dans un milieu d’enseignants. Le détail n’est pas anodin. Mon père, pourtant excellent aquarelliste, n’a jamais voulu pour sa fille un métier tourné vers l’art.

Cette frustration me suivra très longtemps. Ce n’est que libérée des priorités qui incombent aux mères que je vais pouvoir reprendre le dessin.

Tout d’abord dans l’atelier d’Isabelle de Longvilliers et de Jean Staziac.

L’une me formera à la couleur, l’autre à la construction. Leur enseignement complémentaire a été très riche. Mais au bout de quelques années Isabelle m’a conseillé de voler de mes propres ailes. 

Gravure de Anne-Marie DERRIEN

Désorientée, je me suis tournée vers la gravure. Yves Doaré, grand graveur, professeur passionnant m’a acceptée dans son univers. 

Il m’a appris à chercher le trait juste, synthétique. Son exigence m’a apporté beaucoup. Je le suis reconnaissante. Nous avions de riches  échanges qui me nourrissent encore. Les notes que je prenais chez lui ne me quittent pas. J’y ai appris aussi la technique des monotypes. Et la surprise ressentie à la sortie de la presse m’a donné cette direction et cette vitalité que je trouve dans l’aquarelle. 

 

Portrait et tableau de Anne-Marie DERRIEN

Mais la couleur m’a vite manqué et l’atelier de Valérie de Laubrière a été l’étape suivante.

Chez elle, loin des réflexions philosophiques échangées humblement avec Yves, l’instinct, la pulsion, la sensualité sont les principaux moteurs.

Instinct, car chaque toile est une aventure.
Pulsion, car l’énergie requise dans les grands formats est grande.
Sensualités dans le toucher des pigments.

C’est prés d’elle que j’ai découvert ces poudres de couleur, ces mélanges de feuille d’or qui amènent cette belle lumière.

C’est encore prés d’elle que j’ai acquis cette liberté et cette curiosité loin des cadres académiques de mon père.

Aujourd’hui je suis en éternelle recherche. 

C’est ici, au bout de cette terre bretonne, que j’ai choisi d’installer mon atelier.
Ce n’est pas par hasard. La lumière y est fabuleuse, les éclairages puissants et le bruit continu des roulements des vagues m’enveloppent et me sont indispensables.

Camaret est un pays de peintres, de photographes. Souvent, au cœur des tempêtes, nous nous retrouvons à l’abri d’une roche pour observer et nous nourrir de ces images fascinantes et effrayantes. Mais si belles.

Ma peinture n’est qu’une bien faible image de ce que la nature nous offre. Mais elle vous invitera, je l’espère, à quelques moments de promenade et de découverte dans ce monde fabuleux des pigments.

Des rencontres inattendues et passionnantes m’ouvrent des portes.
Dernièrement, une femme peintre, algérienne, m’a présenté ses peintures sur du papier à base d’algues. Un moment de rencontre magique.
La poésie me touche aussi beaucoup et j’aime énormément l’association des mots et des peintures qui écrivent une partition musicale.

La création est partout pour qui sait ouvrir les portes.
A mon tour de vous ouvrir les miennes.

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